A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V- W - X - Y - Z
A |
B |
C |
D |
E |
F |
G |
H |
I |
J |
K |
L |
N |
O |
P |
Q |
R |
S |
T |
U |
V |
W |
X |
Y |
Z |
Marie de Pepeta par Jean-Baptiste Peruffo |
Marie de Pépéta
1. Dimanche 24 Juin 1962
C'est à cette date que j'ai quitté mon village, Mers-el-kébir. Au fil du temps, par un phénomène bien connu que les psychiatres nomment le « Renforcement' pas une nuit sans que n'apparaissent dans mes songes les rues de mon village. J'y déambule.
En descendant de chez moi, je suis passé devant l'épicerie de Pépéta. Sa fille Marie est occupée derrière le comptoir à servir les clients, je me manifeste en criant : «Bonjour Marie »
C'est alors qu'elle me crie : « Attends Jeano ! »
Et c'est bien volontiers que j'attends la friandise qu'elle s'empresse de m'offrir après avoir caressé ma joue avec tendresse. Revenu à la maison je dis à maman : « Maman, ce matin, Marie m'a offert un Choupachou »... Et maman de me reprendre : « Qui, çà ?... Marie de Pépéta ? »
-Oui maman, Marie de Pépéta
Passe encore qu'il ne puisse y avoir d'autre Marie à l'épicerie de Pépéta, mais en insistant sur le « de » je lui reconnais le titre de noblesse que maman lui a accordé.
Toujours dans cette même rue où je déambule au cours de mon sommeil apparaît Moussa, monté sur sa carriole remplie de cageots de légumes qu'il s'apprête à livrer à Pépéta.
A l'école nous sommes dans la même classe, celle de M. Murcia. Alors que moi je prépare mon entrée en sixième, lui va passer son certificat d'études primaires. Moi, je suis un gringalet de onze ans, lui une grande perche de seize ans. Il est content de me voir. Avec ses grands bras musclés, il me soulève et m'assène deux bises, une sur chacune joue. Puis, après m'avoir reposé au sol il se met à déclamer la récitation qui lui avait valu des coups de règle de M. Murcia lorsqu'il n'avait pu la réciter parce qu'il ne l'avait pas apprise : « Trois noisettes dans le bois, au bout d'une brindille dansaient la carmagnole.... » avant d'ajouter en riant : « Tu vois Jeano, maintenant je la connais cette récitation et grâce à M. Murcia et son coup de règle, j'ai eu mon certificat d'études. »
Je dors... Dans mon rêve, je ris en entendant Moussa déclamer cette récitation.
Épicerie PEPETA
Bien rares étaient les Kébiriens qui ne connaissaient pas Pépéta.
Sa modestie dut-elle en souffrir, sur son CV d'épicière, elle aurait pu ajouter « Rebouteuse » mais aussi et surtout « Directrice d'Agence de Renseignement »
Rebouteuse parce que non seulement elle guérissait les insolations à l'aide d'un foulard noir et des prières à l'adresse de je ne sais quel saint, mais aussi et surtout parce qu'elle soignait les entorses sans jamais avoir consulté la moindre radio.
Une pression aller-retour de ses doigts imbibés d'huile de cuisine sur ma cheville enflée, après plusieurs séances de ce supplice, avait eu raison de mon entorse, l'année de mes dix ans.
Sur le coup des neuf heures, beaucoup de ménagères se retrouvaient chaque jour chez Pépéta.
Certes, la démarche première était de faire les courses, mais aussi et surtout ne rien perdre des dernières nouvelles. A l'heure où la télévision n'existait pas encore, toutes réunies, par leurs échanges d'informations, elles formaient le plus beau plateau de commères à faire pâlir de jalousie les plus performantes chaînes d'Info en continu d'aujourd'hui.
La « Major » Pépéta, toute à son affaire en débitant des rondelles de saucisson ne perdait rien de ce qui se disait.
Le glas n'avait pas encore sonné au clocher de l'église que chez Pépéta on savait déjà qui dans la nuit avait perdu la vie.
Le défunt était-il un musulman que l'agent spécial « Antoinette la cabeza » la mère de Paulo et de Jojo Roméo tenait un renseignement de première main.
Faut dire que de son balcon elle voyait passer le corps du défunt avec pour linceul un simple drap, l'occasion pour elle de demander par cette simple harangue à l'adresse du cortège : « Ahmed, schkoun a mort ? » Et il y avait toujours un Ahmed pour lui répondre.
Renseignement reçu et trans mis le lendemain au QG de l'épicerie.
La Sage femme, madame Voisin, aurait-elle pratiqué un accouchement dans la nuit, qu'à dix heures tapantes, chez Pépéta on savait déjà le sexe, le nom du bébé et aussi celui des heureux parents.
Et puis... Et puis... L'hebdomadaire favori de toutes ces fidèles de cette agence de renseignement était : « Nous Deux »
Et sur ce modèle de couples qui se font, se défont, se refont à longueur de pages chaque semaine dans ce magazine, chez Pépéta, dès le lundi matin, on savait quel homme, au cours du « Paseo » du traditionnel boulevard du Week-end avait échangé des regards soutenus en direction de la belle jeune fille qui, très sensible à cette marque d'attention, en retour, avait affiché un sourire complice dans sa direction.
Et c'est ainsi que, lorsque les couples « béguinaient », cela déclenchait de vives discussions à l'agence de renseignement « Pépéta » pour savoir en premier lieu ce qu'en pensaient les parents sur cette idylle naissante et puis si tout cela se terminerait par un mariage. Les paris étaient ouverts.
Discussions qui prenaient fin lorsque Fina de Dieguet, la mère de Maxou, notre regretté disparu, de Guy et Didier Puglièse ses frères, y allait de son célèbre : « Mon Dieu déjà onze heures et j'ai encore rien mis sur le feu ! »
Et comme elle n'était pas la seule à n'avoir encore rien mis sur le feu, nos ménagères, en bon ordre, se quittaient en se disant : « A demain »
Lundi 25 Avril 2005
Dans ce qui pourrait s'intituler un retour aux sources, je suis retourné dans mon village. Bien réveillé, je suis devant l'épicerie de Pépéta où plutôt de ce qu'il en reste. Une toiture éventrée entre quatre murs qui n'ont de mur que le nom tant ceux qui la soutenaient jonchent le sol en un amas de parpaings.
Où est la duchesse Marie de Pépéta ? Par la pensée je suis en quête de son sourire, de ses caresses, et surtout de son « Choupachou »
Sa présence est si forte que j'ai du mal à me détourner de ce que je ressens. Mais l'heure tourne et il me faut faire le deuil de ce passé enfoui.
Je n'ai pas le dos sitôt tourné que dans ma tête je crois entendre le martèlement des sabots du bourricot de Moussa. Il vient livrer ses légumes à Pépéta. Je vais l'attendre. Le saluer. Mais surtout l'inviter à me réciter une nouvelle fois l'histoire des trois noisettes dans le bois....
Une main se pose sur mon épaule. C'est celle de Zinabidi le coiffeur, qui réalisant que c'était bien moi « Jeano » le fils du facteur, me prend dans ses bras et m'embrasse en me manifestant sa joie de me revoir.
Devançant ma question, il m'annonce que Moussa est mort.
Le survêtement noir par Jean-Baptiste Peruffo |
Le Survêtement noir
C’est dans le car de la SOTAC, celui qui d’Oran, allait me ramener chez moi à Mers-eL-Kebir, après le lycée, que ma copine Maguy m’avait offert cet agenda de poche. L’instant de surprise passé, il me fallut bien reconnaître que cet agenda de l’année 1962, avec sa couverture façon cuir et son petit crayon retenu par un fermoir doré était un bien joli cadeau. Tout en le feuilletant je me demandais comment la remercier autrement que par un simple baiser... C’est alors que me vint l’idée de l’étrenner en écrivant son nom.
Voilà pourquoi, à la date du jour : Jeudi 4 janvier 1962, j’ai écrit : « Maguy »
Jeudi 22 Mars : En gros caractères, j’ai écrit : « SURVETEMENT »
A Oran, le magasin de sports de référence, celui qui équipait les clubs de football avait pour enseigne : « Constantini sports »
En sortant du lycée Lamoricière, avant de prendre mon car pour renter chez moi, tous les jeudis, je ne pouvais m’empêcher de faire un détour par la vitrine de ce magasin. Qu’il était beau ce survêtement noir de la marque coq sportif avec son coq flocké sur sa veste ! Quel plaisir je prenais à le regarder ! Hélas pour moi, de jeudi en jeudi, malgré mon regard insistant, le prix affiché ne variait pas. Et lorsque mon ami Paulo qui m’accompagnait, y allait de sa remarque ironique : « Mais arrête de le regarder comme çà…. On dirait que tu veux le manger ! » Je lui rétorquais sur le même mode : « Avec mes économies, ce n’est pas demain que je passerai à table ! »
Ni demain, ni après-demain d’ailleurs. Mais cela ne m’empêchait pas toutefois, de gratifier ma mère du même couplet, chaque jeudi répété, avec autant de conviction que celle d’un mendiant : « Maman, en vitrine j’ai vu un survêtement plus beau ! »
Lorsqu’elle daignait me répondre, elle m’accordait un hochement de tête assorti d’un solennel « On verra, on verra ! » qui m’invitait à ne pas trop insister.
Lundi 16 Avril, j’ai écrit : Survêtement
A la date de ce jour j’aurais tout aussi bien pu écrire « Miracle » ou « Alléluia » tant était grande la joie que je ressentais. En effet, à mon retour du lycée, ma mère venait de m’annoncer qu’après concertation avec mon père, ils avaient décidé de m’offrir ce survêtement pour Pâques.
Dimanche 22 Avril. Dimanche de Pâques. J’ai écrit : Résurrection.
La résurrection n’est-elle pas le retour à la vie ? Et n’était-ce pas une nouvelle vie que je m’apprêtais à vivre avec mon survêtement ?
Le survêtement de chez « Constantini Sports » était chez moi…. Et sur moi, lorsque après la messe je l’enfilais avant de me rendre au stade encourager les cadets de La Marsa, l’équipe de football de notre village.
Le soir, il était suspendu au portemanteau, derrière la porte de ma chambre pour qu’une fois refermée, depuis mon lit, il soit à nouveau devant mes yeux, histoire de m’accompagner jusqu’à mes rêves.
Mes rêves ? A 19 ans ? La sainte Trinité : Le ballon, les copains, les copines.
A Mers-el-kébir, mon village, c’était le soleil 364 jours et demi sur 365, la mer, la plage, et aussi la révision du bac, la demi-journée où il se cachait derrière les nuages.
Le ballon c’était bien sûr deux équipes et leurs remplaçants qui allions jouer sur le stade des pères Salésiens, à Bouiseville, localité située à quelques kilomètres du village.
On jouait tous les dimanches à 10 heures… Et on se quittait en se donnant rendez-vous pour le match retour, le dimanche suivant.
Le ballon, les copains…. Et les copines ! …. Qui guettaient notre retour du stade. Notre cœur tout juste remis de la partie de football s’emballait à nouveau devant tant de sourires, de grâce, de jupes en vichy et de coiffures à la Brigitte Bardot.
Avoir 19 ans, en 1962, et vivre en ce si beau pays qu’était l’Algérie, comme le chantait Serge Lama, comment ne pas avoir le confiant espoir, l’allégresse naïve de croire que nous ne le quitterions jamais.
Au cinéma, avant le film, aux actualités nationales, il nous était montré dans les douars, ces habitations mauresques, des gens heureux qui sympathisaient avec les militaires, au temps de la pacification….Des scènes idylliques qui respiraient la paix car selon les autorités, il n’y avait pas de guerre en Algérie.
Et pourtant… A écouter Radio Alger, ou lire l’écho d’Oran, je savais qu’il y avait des embuscades dans les Aurès, des attentats à Alger…
J’habitais Mers-el-kébir, un village épargné par les drames qui secouaient ma terre natale. La base navale et ses militaires pouvaient être une des raisons, mais pas seulement…
Le village c’était avant tout une grande famille. Disons qu’elle était devenue une grande famille après que les espagnols, installés bien avant eux, aient fini par accepter, le temps aidant, la présence de pêcheurs napolitains venus de l’île de Procida, située en face de Naples.
Que le brave curé Koeger, curé de la paroisse, avait le triomphe modeste lorsqu’il célébrait le mariage d’un napolitain avec une espagnole. Ce n’était pas Roméo et Juliette, mais Roméo et Sanchez !
Il savourait ces instants, lui qui n’avait pas ménagé sa peine pour insuffler jour après jour, de grosses doses de raison à certains de ses ouailles aux tempéraments sanguins, toujours prêts à en découdre pour un oui ou pour un non.
Le temps n’était pas si lointain où espagnols et napolitains assistaient à la messe du dimanche, mais pas à la même heure, et surtout pas dans la même église. Celle du village pour les uns, celle du quartier de sainte Clotilde pour les autres. Ce qui imposait à notre brave curé qui assurait les deux offices une véritable course contre la montre pour être toujours à l’heure dans chacune de ces deux églises.
On se connaissait tous… Et on partageait tellement de choses ! Fallait avoir les narines bouchées pour ne pas sentir la bonne odeur de mouton grillé que nous faisaient partager nos voisins musulmans après leur jeune du Ramadan.
Qui ignorait que le meilleur thé à la menthe se dégustait chez Moussa, celui qui tenait une sorte de Guinguette en bois, derrière la mosquée ?
C’est là que Joseph, mon père, « Zousef le facteur » comme l’appelait l’imam, avait établi ce que ma mère nommait son quartier général. C’est là qu’entre deux gorgées de thé, en début d’après-midi, après avoir distribué les lettres à leurs destinataires, il prenait plaisir à échanger avec les anciens. Et comme figé par l’ardent soleil de Juillet, à l’ombre du figuier, le temps s’écoulait avec pudeur pour ne pas les déranger.
Au mois de Septembre, c’était la préparation de la fête de la St Michel qui alimentait la conversation. . Derrière la statue de St Michel, en procession, les fidèles allaient arpenter les rues du village qui pour l’occasion étaient toutes recouvertes de petits drapeaux.
La fête de St Michel, la fête du village. La fête de mon village.
Il y avait la guerre… Mais pour ma grand-mère c’est avec certitude qu’elle déclarait : « Moi je te le dis qu’on va rester ici chez nous, en Algérie…Et d’ailleurs où veux-tu qu’on aille, mi hijo (mon fils) ? On connaît personne en France !» Elle avait fui la guerre d’Espagne…Alors pas question pour elle d’envisager un nouvel exode.
« On va faire ta valise. Tu embarques demain à Oran ». Le temps péremptoire qu’avait utilisé ma mère pour m’annoncer cette nouvelle me laissa désemparé et sans voix.
Voilà pourquoi, à la date du samedi 23 Juin, j’ai écrit : Valise
J'aurais pu tout aussi bien écrire matelas. Comme convenu avec mon père et monsieur Roméo, restés sur le quai, une fois sur le pont du navire, je leur avais lancé la corde avec laquelle ils avaient attaché le matelas.
Trois bonnes âmes, ou plutôt trois paires de bras vigoureux m'avaient aidé à le hisser par-dessus la rambarde. Et c'est ainsi que je me trouvais sur le pont avec deux valises et un matelas, me gardant bien de m'interroger comment se déroulerait le débarquement à l'arrivée.
Et puis vint le moment où le paquebot Ville d’Oran s’éloigna du quai. Des installations portuaires brûlaient dégageant une épaisse fumée. Des cris, des pleurs, venus de la foule de ceux qui n’avaient pu embarquer s’entendaient au loin. Et devant mes yeux, une succession de scènes de désolation lorsque des grues avaient décroché du navire les passerelles sur lesquelles se trouvaient encore des passagers. Des passagers qui les bras tendus comme pour retenir le paquebot, criaient leur désespoir.
Les ponts inférieurs débordaient de corps à la dérive en quête d'espace pour installer leur chaise longue. N'osant m'aventurer dans ce qui avait des allures de grosse pagaille, je disposais la mienne, près de la cheminée du navire, croyant naïvement profiter de sa chaleur, lorsque la nuit venue je devrai affronter la fraîcheur de la pleine mer.
Peine perdue. J'avais froid. Mais bien calé derrière le matelas solidement replié et surtout grâce à mon blouson, bercé par le bruit des moteurs du navire, je me laissais peu à peu gagner par le sommeil.
Un sommeil peuplé de cauchemars, cauchemars qui me faisaient revivre avec acuité chaque instant de cette journée commencée aux aurores.
Et puis, à l'horizon , le jour se leva enfin. Pour moi ce n'était non seulement la fin de la nuit, mais j'espérais aussi que les premiers rayons de soleil de ce dimanche 24 Juin 1962, soient le prélude d'une nouvelle vie à laquelle, bon gré malgré, je devais m'y faire en espérant qu'elles marquent la fin de mes tourments.
Et c'est alors que j'imaginais cette vie nouvelle, que de pensées en pensées je tentais de bâtir un avenir lorsque soudain, une pensée plus féroce que les autres, telle la foudre s'abattit sur moi.
Mon survêtement noir est resté chez moi, accroché derrière la porte de ma chambre.
Plus rien écrit sur l'agenda.
Pourquoi après tant d'années passées mon survêtement me manque-t-il toujours autant ?
A en croire Albert Camus : « On ne devrait jamais s'expatrier, cela équivaut à perdre ses plus secrètes raisons de vivre »
Divers |
J' avais trouvé ce texte , dans l' ECHO DE L ORANIE , qui correspondait vraiment
à notre CHER VILLAGE MERS EL KEBIR NOTRE CENTRE DU MONDE vu par nous tous qui
avons été disloqué, et éparpillé dans tous les coins de FRANCE et DU
MONDE.......
Voici le texte :
Mémoire d' un village , celui de MERS EL KEBIR où la plupart d' entre nous
sommes nés, ainsi que nos parents et même nos grands parents. Un village que
nous ne pouvons oublier et dont le souvenir reste toujours présent, bien enfoui
,au plus profond de notre esprit et de notre coeur.
Je voudrai le faire revivre , en montrant quelques images, quelques lieux si
chers.......
Son PORT , et quand je parle de port, je pense avant tout au PETIT PORT DE PÊCHE
, à celui que nous avons connu dans notre enfance.....
leurs filets, s' éloignant vers le large, avec ses 12 hommes à bord, dans l'
espoir d' une pèche miraculeuse, et revenant au petit matin, heureux malgré leur
grande lassitude, quand la pèche a été bonne ........Cette vie de pèche rude,
dure difficile , a marqué nos familles.
Au point fort du village: son église, NOTRE ÉGLISE avec son bel autel en marbre,
sa fresque , ses vitraux ?
. Je me souviens des grandes célébrations: celles de NOËL PAQUES PENTECÔTE, mais
aussi les PROCESSIONS, la plus solennelle celle de SAINT MICHEL.
Il y avait aussi NOTRE CIMETIÈRE, perché sur la colline et dans lequel reposent
tous nos défunts. Ils sont restés LA - BAS et font mémoire du PASSE......Nos
pensées vont vers eux le 2 novembre.
LA MAISON DES RELIGIEUSES ,fréquentée par tous les enfants du village. Je revois
la grande cour de récréation, les kermesses qui s' y tenaient, les séances de
cinéma muet.
L' ECOLE, l' ECOLE MATERNELLE surtout, située tout près de LA POSTE, la
directrice en était Mademoiselle FERRARA. Les B et A = BA résonnent encore dans
ma tête.
LE GRAND PORT. Durant la seconde guerre mondiale, MERS EL KEBIR a abrité une
grande partie de l' ESCALE FRANÇAISE, de sa position stratégique...
navires de la MARINE NATIONALE alignés en ordre, face à LA GRANDE JETEE.
Je repense aussi à l' animation du village, avec tous ces officiers, ces sous
officiers, marins envahissant rues, bars, cafés, pour se détendre, se rafraîchir
, lier amitié et plus......
Il y aurait encore de nombreux points forts, tous plus ou moins personnels, LE
COIN où chacun de nous a vécu, SA MAISON LES PLAGES celles de BOUISVILLE DE
SAINTE CLOTILDE LE STADE DE LA MARSA avec son
équipe de foot, tous les jeunes du village, LES FETES LA FANFARE LE BAL sur LA
PLACE LES ODEURS LES SENTEURS DE CE PAYS LE SOLEIL en plein midi cognant sur les
allées du jardin......
Toute cette MÉMOIRE que nous portons au fond de nous même, tout ce PASSE VECU ,
pas encore évacué , je peux les vivre , les partager en voyant ces photos.
Je ne me souviens pas de l' auteur, c' est un KEBIRIEN qui a su mettre sur
papier tout ce qu' il ressentait Si quelqu' un connait l' auteur, je pense à un
prêtre,mais lequel ? est
ce que je me trompe?
VIOLETTE DE KEBIR
Eau |
- En écoutant à nouveau la chanson d'ALAIN "OMAR le porteur d’eau" il m’est revenu à l’esprit des images du passé. Je devais avoir cinq ou six ans et à l’époque l’eau distribuée au robinet à Mers El Kébir comme dans la région oranaise était de l’eau saumâtre qui ne pouvait servir qu’à la lessive et à la toilette à la rigueur à la cuisine. C’est la raison pour laquelle des « Moussa » sillonnaient les rues du village pour proposer une eau douce dont la saveur était exceptionnelle par comparaison avec l’eau distribuée (surtout d‘après les adultes pour l‘anisette). Cette eau douce provenait d’une source où avec mes cousins Dédé Mario et Jean Claude PIRO je suis allé quelques fois comme beaucoup d’autres remplir des bonbonnes . (Cette famille PIRO habitait à l’époque à droite de la route qui montait au stade mais au cours du débarquement des Américains leur maison a été bombardée et détruite avec celle du Pharmacien BARTHELEMI. C’est à cette époque et pour quelque temps qu’ils ont occupé la maison de Françou. Donc avec mes cousins nous remontions la rue du stade et l’on se dirigeait vers la ferme SOLER après quelques 15 minutes de marche il y avait en contrebas du chemin trois ou quatre arbres qui abritaient la précieuse source. Il y avait toujours une longue file d’attente constituée par les récipients qui étaient le garant de l’ordre de passage pour le remplissage de la précieuse eau . Je ne sais pas ce qu’est devenue cette source car lorsque bien plus tard l’eau douce est arrivée dans nos robinets plus grand monde a continué à aller recueillir son eau . C’est bien sûr tout à fait normal mais aujourd’hui en y repensant je trouve que cette corvée ne manquait pas de charme. (Jacky)
Étrange |
André Pietravalle m'a raconté par téléphone trois histoires de chose étranges (et parfois marrantes) qui se passaient à Kébir.
- La plus ancienne remonterai à la fin du 19è. Sur la route entre le village de Saint-André et le vieux village, après les dernières maisons, une légende disait que le soir, un bonhomme demandait aux passants de le prendre sur leur dos. Au fur et à mesure qu'on avançait, l'étrange personnage devenait de plus en plus lourd, jusqu'à ce qu'il devienne impossible de le porter. Aussi peu osaient s'aventurer dans le coin le soir. (André Pietravalle)
- Il se disait aussi que rue Jean Mermoz, derrière la gendarmerie, une maison était hantée. On y entendait des bruits bizarres, des bruits de chaînes. Dans l'immeuble, il y avait la boucherie de Kouider et celui-ci un jour trouva son magasin complètement en pagaille alors que parfaitement fermé et non fracturé. On attribuait ces manifestations à des revenants.
- Au quartier Saint-Michel, le soir, les gens laissaient les fenêtres ouvertes et juste les volets entrebâillés. Certains habitants des rez-de-chaussée voyaient apparaître de temps en temps un main gantée de rouge jusqu'au coude. La majorité étaient effrayé mais un jour un vieux monsieur voyant la main rouge se saisit de sa canne et la frappa violemment.
Goûter |
Puisque tu parles de goûter, ma mère nous laissait le choix entre sucré ou salé. La version sucrée c'était du pain avec du lait Nestlé (en boite à l'époque acheté chez Marie Ivanes) et un peu de poudre de cacao. Pour la version salée, il y avait toujours le pain mains un peu d'huile et du sel. Sauf le jeudi, c'était souvent le jour de visite de mon grand père qui habitait Aïn-el-Turck. Il avait l'habitude d'apporter ses pantoufles pour être à l'aise à la maison. Entre les deux pantoufles, bien empaqueté dans du journal, il y glissait une tablette de chocolat (ça devait être Meunier).
Jour de l'an |
Quant arrivait le JOUR DE L AN à MERS EL KEBIR, je
me souviens qu' on allait chez les oncles et tantes souhaiter les bons voeux. Je
me souviens d' une tante, qui est d' ailleurs toujours là, coucou ETIENNETTE
(SCOTTO DI VETTIMO ) si tu nous lis, qui nous installait autour de la table de
sa salle à manger, elle nous offrait des petits gâteaux secs , elle nous versait
dans des tous petits verres une sorte de digestif pas du tout fort en alcool, et
nous donnait quelques centimes chacun que personnellement j' allais aussitôt
dépenser en bonbons chez l' épicière , ma tante PEPETA , ou un mille feuille,
hum.........
Violette
Très jeune je n ai pas souvenir de fête. Mais c'était l occasion des étrennes. Nous avions à ce moment là des vêtements neufs achetés et surtout confectionnés par les parents et proches. Je me souvient aussi que l'on faisait le tour de la famille pour réclamer un peu de sous en chantant "Bonne année bonne santé mettez la main dans le porte monnaie "
Norbert
Annie
Noël |
- Le soir de Noël on tapait dans la sambomba (phonétique) une boîte de conserve (catcharo) avec une sorte de peau très tendue dessus et un morceau de bois ou fer que l'on agitait dedans pour faire du bruit. (Georgette)
(Alice et Lucien)
Paques |
- Le jour de Pâques,on jetait par les fenêtres des vieilles assiettes,
tasses..; objets en porcelaine ou plâtre quelque chose sans valeur pour faire du
bruit. Au même moment les sirènes des bateaux retentissaient. (Georgette)
Pastèque |
A propos de pastèques; vous souvenez vous des pastèque qu'on
mangeait le soir, en faisant le boulevard en été. On se les achetait là où il
ont construit la pêcherie, chez l'arabe, qu'il en avait une montagne et qui
s'éclairait avec une lampe à acétylène. Et pour ne pas sortir du sujet, à
la baraque foraine de Monsieur Perez, quand il y avait la fête au village, pour
attirer le monde, il organisait pour les enfants un concours à celui qui
mangeait le plus vite une tranche de pastèque. On mangeait, on buvait et on se
lavait la figure, tout çà pour gagner un bol ou une tasse. Et son copain qui
chantait en play-back : O spaghetti, O brave spaghetti, les bombes, les canons,
les fusils, pour l'monde entier c'est oun péril.......... Quand spaghetti partit
en guerre, il avait la frousse au derrière.......... (c'était un chanson qui
nous faisait bien rire). (Jeannot)
Scopitone |
M O I !!
Je me souviens que j'allais avec mon grand père et il me mettais à chaque fois
la chanson de SALVADOR... zorro est arrivé
éh éh !! sans s'presser éh éh.......cet appereil se trouvais à droite en
rentrant dans ce bar !!!!
Punaise... quel vieux et bon souvenir !!!! (Alain)
Il y a bien eu un scopitone dans le bar de Robinat au fond à droite mais il a été le deuxième de Mers-el-Kébir. Le premier étant celui du Bar des Sports. Dans ce bar il y a eu 2 flippers, un juke-box (pendant une période en même temps que le scopitone) et la télévision. Il y avait un juke-box également au bar des Cols bleus (le dernier avant les lavoirs) et dans celui qui était tenu par Nonce, mitoyen au bar des amis (voir Georgette). Nonce a pris la suite du bar Robinat. (Jeannot)
Antoine Burle, quel fameux dessinateur. Je me souviens de l'air stupéfait de monsieur Roméo en voyant le travail fait par Antoine Burle. Il s'agissait de décorer une assiette sur le thème de la mer. La consigne était de dessiner des poissons et des coquillages sue le bord de l'assiette et sur le fond. Mais ce travail n'était pas à la mesure du talent d'Antoine qui avait un sacré coup de crayon. Il avait dessiné une assiette remplie de poissons; d'oursins. De ces poissons que l'on trouvait à Kébir. La rascasse était d'une fraîcheur, si je puis dire qu' elle semblait à peine sortie de l'eau. La bonite, avait des reflets argentés comme si elle était encore mouillée.
Et les oursins ! les aiguilles étaient d’un réalisme saisissant. C'était aussi bien fait que les tableaux que l'on voyait exposés chez le coiffeur Abad.. A tel point que monsieur Roméo n'avait pas résisté à montrer le dessin à tous les instituteurs et au maire. J'espère qu'Antoine n'aura pas perdu la main et peut être verrons-nous sur l'écran quelques unes de ses oeuvres. Oswaldo
Jeannot était plus jeune et il nous arrivait de jouer ensemble quand nous faisions des "jeux groupés" c'est à dire plusieurs quartiers réunis. Je rappelle qu'il y avait des groupes constitués dans chaque quartier a savoir : Le Plateau Saint Michel, le quartier de l'Église, de la Maison Assante, du Marché, de La Marine, Le Stade, Roseville, Sainte Clotilde, le Vieux Port et corrigez moi si j'en oublie. Quelques fois, même dans certains quartiers, il y avait des "sous groupes".
Quand c'était le moment de la Saint Jean et des fouguéras, il y avait une compétition entre les quartiers pour savoir qui faisait le plus grand feu.
Quand nous allions jouer au football au "stade de la Scheider", c'était souvent un quartier contre l'autre. Même à l'école, nous allions au stade de la Marsa pour faire des activités physique, nous faisions des matches entre élèves de quartiers différents (ou avec des alliances entre quartiers). Tout cela était très amical mais n'excluait pas la compétition.
Autre concours, celui de "sculptures de fango" (terre glaise pour les non-initiés). La matière première nous était fournie par la colline surtout après une bonne pluie. Nous faisions de figurines pour nous amuser ensuite : des cow-boys, des chevaux, des maisons, des revolvers, et d'autres objets plus utiles comme vases. Quelques fois des filles nous demandaient de leur faire des assiettes, des casseroles et des couverts pour qu'elles puissent jouer à la dînette. C'est vrai que c'était une autre époque. Quand on s'ennuyait, on trouvait toujours quelque chose a faire sans aller casser ou brûler des voitures comme maintenant. Il n'y a pas si longtemps, j'avais entendu à la radio des "jeunes" pris en flagrant délit de brûler des voitures : Pourquoi avez vous brûlé les voitures ? Réponse : On s'ennuyait, on ne savait pas quoi faire alors on a brûlé des voitures.
Enfin, il faut bien que jeunesse se passe.
Mais, revenons à NOTRE époque, celle que les moins de 20 ans ...(non, çà c'est la chanson). Nous avions au Nord, la mer pour se baigner, au sud le coyao et les montagnes pour se changer l'air des poumons et pour se faire des batailles rangées à coup de stacs (lance pierres toujours pour les non-initiés). Batailles qui s'arrêtaient dès le premier "blessé" et qui se terminaient par un festin de margaillons (çà, vous savez ce que c'est, depuis le temps que vous nous lisez, vous avez dû faire votre lexique). Jeannot
La crèche de "Libarette" ... était ... en bas à droite quand on était de dos à l'église (là, il y était en plein). En fait, c'était un local situé juste sous le presbytère où nous allions nous faire garder par "Mademoiselle Libarette" (orthographe non garanti). Je crois même qu'il y avait deux locaux situés de part et d'autre de la porte d'entrée du presbytère, lequel se trouvait au premier étage. Un escalier assez raide y donnait accès. Nous nous retrouvions également de temps en temps chez "Mademoiselle Libarette" qui habitait au fond de la cour à gauche, dans la même maison où habitait Mimi Irlès, fille de Michel "Alatcha" et Lucie (Jojo, demande à Mimi l'orthographe exact, elle doit s'en souvenir). C'était dans la rue de l'Eglise, juste en face de chez Etienne Lizzana et Michel Scotto d'Ardino. Nous nous amusions dans la cour mais en silence parce que l'après midi, les voisins faisaient la sieste. Jeannot
Je me rappelle du marchand de glace ambulant,
dont j'ai oublié le nom mais le souvenir d'un parfum de glace le rappellera peut
être à l'un d'entre nous. Nous l'avons tous connu, qui montait jusqu'au douar
avec sa "glacière" qu'il portait comme une hotte de vigneron sur le dos.
Il transportait avec sa glacière une petite boite de la taille d'un pot à lait,
rempli d'eau, dans laquelle il trempait sa spatule et son "moule " à
glace après chaque usage. Ce moule à glace muni d'un curseur qui servait à
calibrer l'épaisseur de la glace. Une gaufrette au fond du moule, puis
l'épaisseur de glace qu'il allait "gratter" dans la glacière avec sa spatule, et
la dernière gaufre au dessus. Cela ressemblait à une "cassate". J'imagine
maintenant ce que devait être l'eau au bout d'une heure passée au soleil.
Personne ne se souciait de traquer la salmonelle, ou de contrôler la température
de la glace, qui devait être à peine solide quand le vendeur arrivait à la
hauteur du boulodrome..
la Joconde, je me rappelle qu'avant qu'il y ai le
remblai, la plage de sable arrivait pratiquement sous les maisons et nous
donnais l'occasion de jouer au lézard allongé au soleil,mais nous avant on ne
s'allongeait pas pour bronzer car on y était naturellement toute l'année. Je me
souviens que l'été il y avait une dame de Kébir et son fils dont j'ai oublié le
nom, qui vendait des frites qu'ils nous livraient
enveloppées dans un cornet de journal, avec ces odeurs la plage avait toujours
un air de fête. (Raymond)
A propos de la salle paroissiale :le curé ROCHE nous passait des films de KID KARSON et on criait pour qu il aille plus vite sur son cheval à la poursuite des voleurs ou autres. On gagnait sa place au cinéma en allant à la messe le jeudi matin. Les religieuses nous donnaient des sous en carton et on avait le droit d entrer. Avec cette argent cartonné on achetait des jouets ou autres ( je ne m en souviens plus) un jour défini lors d une exposition chez les religieuses. (Violette)
***
Ce soir je suis un peu nostalgique,
et je repense à ma jeunesse sur la corniche, que de bons moments j'ai pu y
passer,entre la mer et la montagne et d'un coup une image me revient: qui se
souviens du marchand ambulant qui vendait une sorte de bonbon qu'il transportait
moulé sur une épaisseur d'environ 20cm autour d'un manche à balai. Pour un ou
deux centimes il en découpait un morceau avec un vieux canif, c'était à la tète
du client, mais hum comme c'était bon. (Raymond)
Ce Monsieur criait "allaouite" allaouite",
c'était blanc, dur et ressemblait à de la pâte à mâcher !!!!!!! Était-ce le nom
du bonbon ou le sien ?????? (Maryse)
Ce que vendait ce marchand je pense que c'était des BARQUILLOS (Michel)
Moi je me souviens d un bonhomme qui passait dans les rues avec un instrument dans ses mains qu il manipulait en faisant le son de TRAC A TRAC. Il mettait entre 2 gaufrettes une pâte ou de la glace (Violette)
La maison du légionnaire
***