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Kébiriens (ou descendants), votre famille en figure pas sur ces tableaux et vous savez où elle vivait, indiquez le moi et vous serez ajouté.

Les noms ont été mis d'après des indications reçues qui peuvent avoir été mal interprétées, n'hésitez pas à me corriger ... merci

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Quartier de la Joconde

Quartiers de la La Sardine - Plateau St Georges

Roseville

Cité Jeanne d'Arc - Tae Gruob City et Les Ozzaras

Cité Longchamp

Saint Jérôme

Sainte Clotilde

A la sortie du village de Mers-el-Kébir, en direction d'Oran, différents quartiers et lieux-dits se succèdent s'enchaînent sans aucune limite clairement définie aussi certaines familles se trouvent parfois notée sur deux endroits.

Une grande partie des familles de la Joconde et de la Sardine a été transplantée à la cité baptisée du recasement après de très importantes inondations au printemps 1956.

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Cité Borie

Cité du Recasement

Les Fermes

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Quartiers entre Mers-el-Kébir (à gauche) et Oran (à droite)

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Réalisé avec l'aide précieuse de Kader - Merci !

 

Quartier de la Joconde 

 

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Rue du Stade

Entrée de la briqueterie Sabo

Famille Rodriguez Vincent (Gardiens) à partir de 1954

Famille Cucurullo André

Face Sabo : famille Soria / Miralles

Salle de judo

- Famille de Jean Ortega et Rosetta Suanez  (gardiens du stade) l'épouse et les deux enfants tristement assassinés en mars 1962

- famille Artes

- famille de Manuel Galvan et Jeanne Algarra (maison Payares)

- famille Hascoet puis famille Bentata

 

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Boulevard CdG ou Route d'Oran

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Maisons en bordure de la briqueterie Sabo

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A l'étage, (de plain-pied côté Sabo) : Famille de Françou Beltra et Huguette Onetto (où je suis né)

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Dessous  (face au cycle Julian) 2 appartements :

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Maison occupée par "Tio Miguel" LOPEZ et son épouse "Tia Maria" (d'Alméria) et leurs enfants dont Dolores et Encarnacion

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Maison occupée par la famille José PEREZ y Gomez, son épouse Antonietta ALFONSO y Penalva  (mariés à Crevillente) et leurs enfants

Lorsqu'ils sont partis la maison a été occupée par deux espagnols âgés

 

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Sur la gauche en sortant du village vers Oran

< MeK   Famille Cohuet                       Oran >
Cycles Julian   Famille Candela Bar Sebastien puis Pecqueux Anselme Lopez Mr Hénique épicerie Noury Ojeda Epicerie Ivanes escalier Ascencio Membrilla Famille Policier avec enfant handicapé Famille Garcia Ramon
Niveau inférieur   Famille Burle Famille Reyes Mimouna Abderhaman et Zohra Mimoun Quesada puis Pastor Ramon le plombier Manolo et la muette   Pastor Soria    

 

 

 

La Joconde dans les années cinquante:

Mon premier quartier et ses habitants

 

Joli nom pour un quartier de gens le plus souvent très modestes. Cette fois nous étions dans le village même de Mers-El-Kébir. Tout le monde l’appelait le village, bien qu’il contienne tout de même prés de quinze mille habitants. C’est vrai que le plus grand nombre des habitants était dispersé dans tous ces quartiers environnants et effectivement le cœur du patelin, « le village », ne devait avoir peut être que la moitié ou le tiers de la totalité des Kébiriens. De toute façon, bien malin celui qui connaissait de manière précise le nombre d’habitant. Jusqu’à mon adolescence, je n’ai jamais entendu parler du recensement des habitants. Je soupçonne aujourd’hui les autorités locales de l’époque d’effectuer des évaluations à la louche, plutôt que des recensements dignes de ce nom. Un peu comme on évalue aujourd’hui le nombre de manifestants dans une manif qui bouge dans tous les sens en gueulant des slogans. « Vingt mille selon les syndicats ou les partis politiques. Cinq mille selon la police ». Cherchez l’erreur !

 

La Joconde était le premier quartier du village même, en venant d’Oran. Sainte Clotilde, Cité Longchamp, Roseville, La Sardine et le vieux Port, était des lieux dit, faisant partie de la commune de Mers-El-Kébir. Un grand panneau signalétique indiquait à l’entrée du village : « Saint André de Mers-El-Kébir ». Un patelin qui portait sur son nom, celui d’un saint catholique, de quel Saint André s’agissait-il parmi la quarantaine existante ? Mystère et boule de gomme. A chacun le choix de lui attribuer une origine et tout le monde était content, du moins chez les catholiques. C’est le prénom du notaire à qui appartenaient les terres : André Lajoulet. Quand à ce que veut dire Mers-El-Kébir, je crois qu’il s’agit « du grand port » ou « la grande mer », le choix est moins important mais la rade n’était elle pas l’ouverture vers la grande mer ? Depuis quand ce village était il baptisé ainsi ? Qui avait donné ce nom à ce village ? Étais-ce déjà les Romains ? Les Espagnols ? Les Arabes, Les Français ? De toute façon, d’une manière générale, il me semble que mis à part les historiens d’aujourd’hui et les Kébiriens de toujours, jamais personne ne s’est soucié de l’origine du nom du village. De l’arabe Al Mersa Kebir : Mersa le port et Kebir le grand.

 

En pénétrant dans le village, juste après le panneau à droite, il y avait Madame Membrilla une petite dame avec un petit chignon qui parfois laissait échapper quelques mèches de cheveux grisonnants qui lui balayaient le visage et qu’elle repoussait en arrière d’un revers de main gracieux. Elle avait trois enfants, moi je ne  connaissais que Lucienne qui était déjà mariée et mère de famille. Madame Membrilla vivait avec sa fille mais il y avait aussi Gilbert et Ginette qui resta avec elle jusqu’à son départ vers d’autres cieux.

 

Juste après, il y avait la famille Ascencio dont le père était gendarme. Dans cette maison il y avait deux grands garçons, Henri et il me semble que l’autre s’appelait André. Je n’en suis pas très sur, mais il y avait aussi trois filles, Christiane, Josette et Francine.

 

En face, dans le virage, il y avait un immeuble avec au moins deux familles. Les Andreo, qui avaient une fille mariée à un italien qui plaisantait et riait tout le temps. Au dessus, il y avait la famille Scotto di Porfirio qui avait trois garçons, Paul qui a épousé une fille Cohuet, Paulette, Francis et le troisième dont je ne me souviens plus du nom (Daniel ?). Pourtant je devrais puisque je rejoignais souvent ma mère qui allait chez eux, comme on disait à cette époque, faire "des baquets de linge", c'est-à-dire faire leur lessive, pour arrondir les fins de mois à la maison. Ils avaient une grande cour qui débouchait de l’autre coté sur la rue qui menait au stade de la Marsa en la remontant, elle s’appelait je crois, la rue du Stade mais on l’appelait aussi la rue du "Barranco". En descendant, sur la gauche, nous longions un grand mur de clôture qui venait depuis le stade de la Marsa jusqu’à la "Sabo",  Les Mimosas et les géraniums passaient par-dessus comme s’ils débordaient d’une corbeille. Il y avait de grands cactus coniques et pointus qui me faisaient peur, et des tchoumbéras avec ces tchoumbos tout en couleurs qui eux attiraient les galopins que nous étions, même pas peur des aiguilles. Le long de ce mur, régnait toujours une odeur de parfum de fleurs, notamment de géraniums et de mimosas mélangée qui flottait dans la chaleur du jour embaumant nos narines. C’était peut être la propriété de la famille Payares, habitée par Manuel Galvan, jeanne Algarra son épouse et les enfants : Denise, Gaby et Emmanuel. Un peu plus bas il y avait l’entrée principale de la briqueterie "Sabo". Un grand portail métallique laissait le passage des camions qui entraient et sortaient à longueur de journée. A droite de l’entrée dans l’enceinte de la briqueterie, était la famille Beltra. Maman venait chez eux aussi pour faire la lessive. Je me souviens de la maitresse de maison, Huguette, une dame très gentille qui avait trois enfants plus jeunes que moi,(dont François qui bien plus tard sera le rassembleur des Kébiriens, non sans mal, il faut bien le dire).  Ma mère en parlait souvent avec affection de cette dame qui avait le même âge qu’elle. Je ne me souviens pas de Monsieur Beltra que j’ai surement croisé quand j’allais rejoindre ma mère après l’école.

 

Toujours dans cette même rue, en face de l’entrée de la Sabo, il y avait la famille Soria et leurs enfants Pascal, Francine et Alain. Monsieur Soria Charles était le gardien du boulodrome de la Joconde.

 

Dans ce quartier aux portes du village, il y avait deux épiceries. La plus ancienne, chez Madame Noury, une petite bonne-femme rondouillette très gentille, qui était veuve depuis peu après la guerre de 14-18 et qui était remariée avec Emilio, un Monsieur de grande taille tout aussi gentil. Madame Noury avait une fille de son premier mari : Pierrette, qui avait repris l’épicerie. Quand je rentrais dans cette épicerie un peu sombre, les yeux pleins de soleil on distinguait avec peine les étagères en bois foncé, mais ce qui frappait en premier, c’était cette odeur caractéristique des épiceries de ces années là. Il y avait ce mélange d’odeurs de vin qui émanait des tonneaux en bois posés sur des porte-futs en chêne et qui vous agressait les narines en entrant. Les clients achetaient le vin au détail que l’épicière tirait du fut à l’aide de cette cannelle en bois qui geignait quand on la tournait d’un quart de tour pour l’ouvrir ou la fermer. Parfois ces robinets en bois prenaient un peu d’usure et goutaient de temps en temps. Il fallait attendre qu’il fût vide pour mettre une cannelle neuve sur le nouveau fut, c’était le travail d’Emilio. En attendant, Pierrette mettait une petite cuvette en dessous pour récupérer le goutte-à-goutte. Un peu plus loin, il y avait de grands sacs en jute dans lesquels à l’aide d’une grosse pelle de métal brillant, Pierrette qui n’avait pas son pareil pour confectionner un gros cornet avec le papier gris et épais, y mettait la farine, les pois chiche, les haricots secs, les lentilles ou les pois cassés au détail. L’odeur de tous ces féculents se mélangeait aux autres odeurs de charcuterie, des légumes en cageots tronconiques en bois tressé prés de la porte et même des caramels à un franc (ancien), des rouleaux de Zan, des berlingots, du chocolat, des bâtons de réglisse, des petites boites de coco et des bonbons acidulés. L’huile, le pétrole et l’alcool, se vendaient aussi au détail depuis des bidons de dix, quinze ou cinquante litres, posés en alignement au même niveau que les barriques de vin. Sur le comptoir en planches épaisses comme un établi, prés de la balance blanche, à coté de la planche à découper le lard et la Rosette de Lyon, avec un gros couteau posé dessus, il y avait ce cahier d’écolier à grands carreaux, et son crayon à papier au milieu comme un marque-page, sur lequel l’épicière notait en grandes lettres avec de jolies majuscules, des chiffres en face du nom de la cliente qui " prenait à crédit ". Je me souviens qu’avant d’écrire, elle mouillait du bout de sa langue, la mine grasse du crayon en le portant à ses lèvres humides. Pierrette était une jeune femme pulpeuse à la peau blanche, aux joues roses, à la forte poitrine d’une blancheur laiteuse et des cheveux châtains. Elle souriait toujours et quand elle attrapait une sorte de fou-rire intérieur, sa poitrine se soulevait et se secouait comme des soubresauts. Elle avait une fille de mon âge, Bernadette enfant gâtée, toute petite elle avait déjà un caractère bien trempé. Le mari de Pierrette, Adrien qui semblait avoir un sourire perpétuel sur sa bouche aux lèvres pincées, avait une jambe en bois qui faisait un bruit bizarre de cuir contre le bois poli à chaque pas, comme un gémissement plaintif. Étais ce peut être le caoutchouc qui était emboité au " pied " de la partie en bois ? Possible ! Il était veilleur de nuit aux ateliers de la marine nationale dans l’un des vieux fort qui jouxtait avec le stade de la Marsa sur les hauts de la Joconde.

 

L’autre épicerie, juste après les Ascencio et l’escalier qui menait à la partie basse de la Joconde, était celle de Monsieur et Madame Ivanes, Sébastien et Marie. Plus grande et plus claire, cette épicerie avait une belle façade verte claire. Chez eux pas de sacs avec des légumes secs, le vin au détail était dans des grandes cuves en acier brillant avec des robinets qui ne fuyait pas. Les rayons avec des étagères métalliques blanches, supportaient les boites de conserves, les paquets de sel, de sucre, de café et chicorée Leroux ou de farine mais aussi des bouteilles d’huile de vinaigre et même de vin de marque, comme du Mascara ou du Clair Soleil. Les bouteilles en plastique n’existaient pas encore à cette époque, nous devions rapporter les bouteilles en verre, consignées. En rentrant dans l’épicerie nous étions immédiatement devant le comptoir réfrigéré-vitré-bombé à travers laquelle on pouvait apercevoir, le beurre en motte, le pâté de foie ou de campagne, le fromage à la coupe, comme le gruyère ou le gouda Hollandais. Seuls les camemberts ou la Vache qui rit étaient déjà conditionné. Quelques charcuterie comme la saucisse ou la langanisse roulée, le boudin noir, les yaourts nature ou à la vanille dans les petits pots de verre, les petits suisses et quelques bouteilles de lait frais qui une fois acheté, devait être bouilli au plus vite avant qu’il ne tourne, ce qui arrivait très souvent. Ma mère n’achetait que du lait sucré Nestlé en boite, nous n’avions pas de glacière.  Les saucissons, chorizo et autres saucisses sèches étaient suspendus au dessus du comptoir. Sur le comptoir, il y avait à peu prés au centre, la balance moderne électrique, à une extrémité la machine à trancher le jambon et à l’autre bout la caisse enregistreuse et quelques boites de conserve empilées en pyramide, miniature des tètes de gondoles de super marché d’aujourd’hui. Le sol était en gros carrelage à damier noir et blanc, et quand Madame Ivanez se déplaçait derrière son comptoir on entendait le bruit de ses pas sur les caillebotis en bois. Derrière elle, une petite tablette suspendue sur laquelle était posé là aussi, le grand cahier avec des colonnes, pour les rares clients qui " marquaient à crédit ". Au dessus une petite pancarte sur laquelle était écrit en grosse lettres noires : "A crédit pas un radis. Au comptant, toujours content !" Mais Madame Ivanes, faisait parfois quelques exceptions.

 

En entrant à gauche de l’épicerie, il y avait un autre petit comptoir et contre le mur des étagères à tiroirs avec des étiquettes d’écolier. C’était le coin quincaillerie et articles de pêche dont Monsieur Ivanes avait la charge. Il manquait à cet homme trois doigts de sa main gauche. Enfant, cela me faisait toujours bizarre et je regardais un peu fasciné, ces petits moignons de sa main qu’il s’efforçait de faire fouiller dans les petites boites en carton pour en extraire, des hameçons ou des petites vis qu’on lui demandait. Les Ivanes avait chez eux une jeune femme employée, chargée de faire le ménage, la lessive et de s’occuper du petit diable Jean Marie, qu’elle a pratiquement élevé. Le couple était trop occupé avec ce commerce qui fonctionnait bien.

 

Sur le même trottoir que les épiceries, distant de quelques cinquante mètres, on se trouvait devant un grand café. Entre les deux, épiceries, il y avait la famille Ojeda avec leurs enfants, Joseph, Marcel et la fille de mon âge, Evelyne.

 

Puis vient le couple Lopez et la Mémé Berenguer, maman de Madame Lopez, toujours habillée de noir comme presque toutes les femmes de son âge à cette époque, coiffée d’un chignon grisonnant soigneusement tiré en arrière et épinglé. Leurs enfants Francis, Jeanine, Christian et Huguette la toute petite que je devais retrouver cinquante quatre ans plus tard pour mon plus grand bonheur. Monsieur Lopez était entrepreneur de maçonnerie et quelques ouvrages comme la réfection du mur d’enceinte du cimetière de Mers-El-Kébir et le comptoir du Bar Baptiste au village subsistent encore. Nous pourrions penser que seuls les lieus où la "bière" était posée furent les chantiers de ce Monsieur. Pas du tout, en d’autres lieus, il fit tourner sa bétonnière et édifia des murs pour en faire de belles maisons. Un beau jour, Monsieur Lopez, amena chez lui un agneau doux et gentil comme tout. Ils l’avaient nommé Bartolo. J’ignore pourquoi ce nom, mais il fallait bien le nommer. Bartolo était, en tant que pensionnaire, attaché à un balustre de la véranda. Quand il fut assez grand et qu’il faisait suffisamment de crottes que Christian avait la charge de débarrasser, l’agneau devenu un beau mouton était aussi devenu un teigneux et chargeait si nous avions le malheur de passer à porté de ses cornes. Christian avait la corvée d’aller l’attacher à un poteau télégraphique dans le campo d’en face. Bartolo n’était pas destiné à finir en méchoui chez les Lopez. Comme il arriva dans la maison, il partit un jour, peut être en compagnie de Mohamed, un ouvrier de Monsieur Lopez, qui lui, l’aura fait tourner quelques heures autour d’une broche.

 

Madame Anselme qu’on appelait aussi Madame Charlot en souvenir de Charles le prénom de son mari que je n’ai jamais connu que les voisins appelait Charlot, sa fille Yvonne et son fils Lucien qui plus tard épousera Francine Soria. Elle avait deux autres enfants, Charles et Georgette que je n’ai pas connus. Mitoyen de l’épicerie de Madame Noury, il y avait Monsieur Hénique un vieux monsieur malade qui avait un accent de "patos titi parisien". Il louait une pièce à l’épicière. C’était un râleur que les gamins du quartier avaient pris pour tète de turc. Un jour, il n’avait pas ouvert les volets et la porte de sa chambre qu’il avait pour habitude de faire très tôt chaque matin et laisser ouvert toute la journée. Il était mort dans la nuit.

 

 "Café Bar Chez Sébastien" avec le premier "S" à l’envers comme un Z majuscule. Il se disait alors dans le village que le peintre qui avait peint l’enseigne avait un peu trop bu ce jour là. C’était sans doute vrai et tout le monde en riait.

 

Ce café était la propriété de Monsieur Sébastien Gross. Bastien ou Bastiani pour les pécheurs comme lui même et de sa femme Thérèse qui tenait l’établissement d’une main de fer. Cette petite bonne femme plus large que haute ne s’en laissait pas compter avec les consommateurs d’anisette ou de vin blanc accompagné de la kémia traditionnelle composée le plus souvent de tramousos (lupins) ou d’olives cassées. Ils avaient trois garçons : Claude l’ainé, qui deviendra plus tard mon oncle, un peu, beaucoup imbu de sa personne, Christian le deuxième, qui fit une carrière de sous marinier dans la marine nationale et René le dernier qui avait mon âge mais qui le pauvre malheureux, n’a jamais eu la lumière à tous les étages mais malgré tout, à force de persévérance et de piston, il fit une carrière pas très longue, dans la marine marchande comme mécanicien. C’est là que j’aurai voulu être, mais ma mère refusait cette voie sous prétexte qu’elle craignait de me voir sombrer avec le navire sur lequel j’aurai embarqué. En réalité, il lui tardait de me voir travailler dans un établissement quelconque, pourvu que je rapportai un misérable salaire de plus à la maison. René fut réformé au bout de quinze ans de navigation marchande internationale.

 

Ce bistrot était le lieu de rendez vous des pécheurs qui revenaient du nouveau port et de quelques habitués du quartier et même du village. Il y avait toujours du monde. Le samedi soir et le dimanche après midi, il y avait bal sur la grande terrasse derrière le bar et tous les jeunes gens du village et d’ailleurs, venaient danser au son des instruments d’un orchestre de cinq ou six musiciens. Valses, tangos, paso-doble, rock n’roll, mambo et autres tcha-tcha-tcha étaient au programme. C’était jusqu’en 1954. Vint ensuite les "évènements", la sale guerre et la musique se tut à jamais.

 

Le café était une immense salle. Il y avait là, un billard et des baby-foot qui attiraient tous  les gosses du quartier à la sortie de l’école jusqu’à dix huit heures. La patronne nous tolérait si on ne faisait pas trop de bruit, mais nous faisait déguerpir dés que les premiers clients "sérieux" arrivaient. Le comptoir du bar longeait la salle dans la moitié de sa longueur. Au moins dix mètres, avec des tabourets hauts en bois. Derrière, sur des étagères, des dizaines de bouteilles étaient alignées semblant inviter les clients à les choisir, mais la préférée qui désemplissait toujours la première était la bouteille d’anisette. Au dessus des bouteilles, un grand portrait de Marcel Cerdan au sommet de sa gloire. Le champion du monde de boxe dans la catégorie poids moyen, pris en photo dans une pause de combattant prêt à en découdre, buste penché, le regard sombre, sourire de vainqueur aux lèvres, poings fermés en premier plan. Celui qu’on avait surnommé, "Le bombardier Marocain", pied-noir né à Sidi Bel Abbes mais surnommé ainsi parce qu’il a passé son enfance au Maroc où ses parents se furent installé quand il avait alors six ans.

 

 

 

Au dessous des bouteilles, les glacières basses qui contenaient les bouteilles de bière, de Coca, de jus de fruits, d’eau fraiche ou de limonade. Sur les glacières, quelques autres bouteilles de sirop et les verres impeccablement alignés et rangés par types. A droite du bar, juste après le couloir qui menait à la terrasse, sur un pan de mur de trois mètres sur deux environ, une peinture de fond marin plus vraie que nature, exécutée par le même peintre qui avait fait l’enseigne de la façade. Cet artiste buvait certainement plus que de raison, mais quel talent ! Elle représentait un fond aquatique avec des poissons exotiques de toutes les couleurs. Cette peinture était si jolie, qu’on s’attendait à voir les poissons bouger et les algues danser. Des tables et des chaises étaient dispersées dans la salle, cinq ou six contre le mur de droite, étaient réservées aux clients qui venaient manger. La cuisine au fond à droite du bar était immense, elle faisait toute la profondeur du bistrot sur cinq ou six mètres de large. Au fond, au dessus des fourneaux étaient suspendues des dizaines de casseroles, de poêles de louches et d’écumoires. Sur les fourneaux il y avait toujours de grandes marmites en aluminium d’où sortait une vapeur de bon ragout ou de bouillabaisse au fumet de poissons frais péchés depuis à peine quelques heures, une grande poêle faisait chanter l’huile bouillante dés que les steaks et les entrecôtes saignantes étaient déposés délicatement dessus. Le long des murs un peu sombres, il y avait des grands bacs en ciment remplis de vaisselle sale. Au dessus sur de grandes étagères en planche, il y avait une rangée de marmites propres à l’envers.

 

Haouda, une jeune femme qui venait du centre du village, ses cheveux ruisselant de sueur qu’elle enroulait avec un foulard noué sur la nuque, elle relevait un pan de sa grande robe à fleurs en couleur qu’elle retenait à la ceinture en tissu autour de la taille. Ses espadrilles ou ses babouches clapotaient sur le sol détrempé. Elle lavait les assiettes les couverts et les ustensiles sans discontinuer, sans dire un mot, mais souriait tout le temps. Parfois ma mère la relayait ou l’aidait à essuyer et ranger la vaisselle. Au milieu de cette grande cuisine, il y avait une grande table avec des tiroirs qui contenaient les couteaux, les grandes fourchettes et bien d’autres outils de cuisine. Dessus, des planches à découper la viande, le lard ou le pain frais. Des légumes fraichement épluchés, les poireaux, navets, carottes, pommes de terre, tomates ou chou vert attendaient leur tour dans une bassine pour entrer dans la danse de la marmite bouillonnante. Persil et ail fraichement hachés dans un bol, les épices, poivre noir, safran, piment de Cayenne, harissa, clous de girofle, tout ça sentait bon quand on ouvrait les boites en fer blanc, posées là sous notre nez.

 

Contre le mur en face des bacs en ciment, une immense armoire glacière qui contenait les produits frais.

 

Cette glacière aux portes épaisses était chargée chaque jour de pains de glace énorme pour entretenir le froid nécessaire. Tous les matins, très tôt, Monsieur Debélem dit "Pintao", personnage atypique, le fournisseur aux doigts crochus par l’arthrose, arrêtait son vieux camion  Renault devant la porte des cuisines qui donnait sur la rue, une cigarette à moitié consumée entre les lèvres, disposait un sac de jute sur son épaule  et à l’aide d’un pic à glace crochu, tirait en la faisant glisser vers lui une barre de glace d’au moins un mètre cinquante de long qu’il divisait en deux ou trois parties et qu’il transportait ensuite sur son épaule pour la déposer dans la glacière.

 

Outre le bal organisé chaque week-end, un voisin du bistrot, Lolo Candéla avec son épouse Yvonne, s’installaient à l’entrée du bar avec une petite table en bois sur laquelle un barbecue rempli de braises de charbon de bois, était prêt à cuire les brochettes de cœur et de foie de bœuf, de merguez ou les tranches de melsa farcie (rate de bœuf) et même des pattes de poulpe séchées, entassées sur une grande assiette prés du feu, pour les clients du bar qui mangeaient en dégustant leur apéro. La fumée du barbecue embaumait toute la rue de dix huit heures à minuit. Ca sentait bon la viande grillée assaisonnée ! Le bar était bondé et bruyant de conversations, en Français, en Espagnol ou en Napolitain. Les Arabes étaient rares. Il est vrai qu’ils ne consommaient pas d’alcool et ne mangeait pas de la viande qui n’était pas Halal. Seuls quelques jeunes émancipés ou indifférents à la religion musulmane venaient se mélanger aux européens du bistrot. Mon père y allait que de temps en temps, très rarement. Il n’était pas homme à passer des heures au bistrot, parce qu’il n’aimait pas ces endroits où s’étalaient les ragots de comptoir mais aussi même, s’il avait été tenté, il n’en avait pas les moyens. Il ne s’en plaignait pas. A l’occasion, c’était l’un de ses jeunes frères, l’oncle Joseph ou Félicien qui lui offrait une tournée quand il passait à la maison, mais il ne s’attardait pas trop.

 

Plus tard ce bar fut revendu à un couple beaucoup plus jeune que les Gross. Les Pecqueux qui venaient d’Oran je crois.

 

En face du café, il y avait la station d’essence, Esso, que tenait Ernest Pastor qui auparavant tenait la droguerie prés de l’église. C’est chez Ernest que gamins, nous allions chercher les élastiques gris et carrés pour confectionner les "stacks", ces lance-pierres au manche de bois d’olivier. A l’endroit où fut construit la station service, ce n’était qu’un petit terrain vague ou poussaient les "matas", ces buissons aux tiges droites et feuillues avec lesquelles je fabriquais des flèches pour l’arc que j’avais aussi confectionné avec des branches de palmier.

 

A coté du bar séparé par un mur mitoyen, se trouvait la famille Cohuet. Un couple poli, souriant mais aussi très discret, qui avait trois filles qu’on voyait très rarement. Ils habitaient cette maison un peu bourgeoise à un étage et qui avait pour ornement au dessus de la porte d’entrée, un moulage de visage souriant édenté.

 

Lolo et Yvonne Candéla, habitaient juste derrière les Cohuet. On arrivait chez eux à gauche par un petit couloir extérieur. C’est ici que je venais chercher Francis et Jean-Yves les deux garçons de la famille. Il y avait aussi deux filles, Michelle qui avait mon âge et Martine la toute petite. Leur appartement était au dessus du notre.   

 

"Chez Julian Cycles", à peine vingt mètres, un petit immeuble et un petit espace séparaient le bar du marchant-réparateur de vélos et scooter. Chaque jour, en sortant de chez moi, j’empruntais cet escalier en briques pleines rouges pour arriver sur la corniche et prendre le chemin de l’école à droite. Je passais devant la vitrine de Monsieur Julian et je regardais les bicyclettes rouges, vertes, bleues et les accessoires qui étaient exposés. C’était une belle grande vitrine avec une porte en verre. Au fond du magasin, Monsieur Julian s’affairait sur un établi. Le plus souvent, il faisait tourner une jante sur une fourche à l’envers qu’il avait fixé sur l’établi et l’arrêtait pour lui donner un petit tour de clé à l’envers ou à l’endroit, serrant ou desserrant les rayons trop tendus ou pas assez jusqu’à ce que le "voile" de la roue eut disparu. Il fallait avoir l’œil ! Par la suite, il vendait et réparait aussi les mobylettes et les "Vespa" ou "Rumy", ces scooters à la mode des années cinquante. Le magasin atelier, sentait la mécanique, odeur caractéristique de mélange d’huile et de caoutchouc de pneus, des marchands de vélos.

 

En fin d’après midi, mais surtout le week-end tout l’été, Madame Julian vendait des glaces depuis une fenêtre en pignon, du bout de leur maison qui donnait sur le boulevard. Il y avait souvent la queue. Elle avait un outil métallique et mécanique rectangulaire, réglable en profondeur, elle mettait au fond une première gaufrette rectangulaire, puis à l’aide d’une spatule elle prenait la glace dans les bacs qu’on appelait aussi des Norvégienne,  aux multiples parfums déposés au fond de la glacière, peut être même que cette glacière était électrique et après avoir comblé le vide de son appareil doseur, elle appliquait une autre gaufrette par-dessus. La bonne glace était prise en sandwich et il fallait passer la langue autour des gaufrettes pour ne pas en perdre une goutte. C’est qu’il faisait chaud chez nous et la glace ne mettait pas longtemps à fondre. Bon sang, que c’était bon ! Plus tard apparurent les cornets à boules. En plein été, sur le boulevard, les Julian avaient disposé des tables et des chaises en fer, créant ainsi une terrasse où les clients pouvaient s’assoir pour déguster de la glace avec une gaufrette dans une coupe, à la petite cuillère. C’était plus cher, mais c’était toujours complet.

 

 

 

En écrivant ces lignes, je m’aperçois que dans mon quartier, il y avait beaucoup d’hommes handicapés. Monsieur Yvanes l’épicier qui s’était fait happer trois doigts je ne sais comment. Adrien le mari de Pierrette à qui il manquait une jambe perdue lors de la guerre de 39-45. Lolo Candéla qui avait été blessé dans un accident de la route avec son camion, ça je m’en souviens bien, Lui aussi boitait. Monsieur Julian qui boitait et se déhanchai, à la suite d’un accident de vélo quand il était jeune coureur cycliste, m’avait-on dit. Ils habitaient tous sur le même trottoir sur une distance de deux cents mètres.  

 

Madame Julian, était une femme à l’air sévère derrière ses lunettes épaisse de myope. Elle avait de grands cheveux roux et bouclés. Jean-Noël, leur fils plus jeune que moi, un peu chétif avec de grands cheveux noirs bouclés qui lui mangeaient le visage, était toujours accroché à la robe de sa mère. Plus tard, les Julian eurent une petite fille qu’ils ont appelé Michèle. Je ne l’ai pas connue.

 

A partir de la maison des Julian, démarrait le boulevard sur lequel tous les Kébiriens ont du passer au moins une fois dans leur vie, ne serais ce que pour aller au nouveau port de pèche ou sur les petites plages qui restaient entre deux remblaiements jusqu’à Sainte Clotilde.

 

Sur le campo, entre les maisons de la Joconde et la mer, venait s’installer chaque année, le cirque Antonio ou le cirque Amar. C’était l’évènement le plus important pour les enfants avec la fête du village. Tout a pris fin en 1955 quand ce que l’on a appelé "les évènements" ont vraiment commencé à s’étendre au pays.

 

Bien avant, dans des vieux bâtiments industriels qui appartenaient à la compagnie Schneider, juste en dessous du boulevard, avant que celui-ci ne fût créé, les jeunes gens du village, préparaient des chars pour le carnaval. Nous autres les gamins, nous nous faufilions en cachette à l’intérieur et on pouvait voir la confection de milliers de fleurs en papier crépons, le montage de bateaux avec des mats sur des camions, des énormes personnages rigolards et la décoration avec des centaines, peut être des milliers de poissons d’argent suspendus. C’était féérique !

 

A la Joconde, sur la Corniche étaient quelques familles et les commerces, mais au dessous vivait une autre population, beaucoup d’autres familles. Depuis l’entrée de la Joconde sous Madame Membria et suivant, il y avait :

-      Madame Soria qui louchait et son fils Georgeo,

-      Monsieur et Madame (fille de Madame Soria) Pastor, et leurs quatre ou cinq enfants dont l’ainée Marie-Thé il me semble avait mon âge. Monsieur Pastor avait la réputation d’un bon chanteur.

-      Sous l’épicerie Ivanes, il y avait "la Muette" et son compagnon Manolo le cantonnier avec ses lunettes à monture ronde à verres en cul de bouteille. Manolo était myope comme une taupe. Ils se disputaient souvent. Elle muette, lui myope, leurs querelles étaient souvent un dialogue de sourds.

-      Ramon le plombier, petit bonhomme trapu, toujours en bleu de chauffe coiffé d’un béret crasseux vissé à perpète sur son crane dégarni et brillant qu’on apercevait quand il lui arrivait de se gratter le sommet. On ne le voyait jamais sans sa sacoche en cuir usagé de plombier et sa lampe à souder. A l’occasion Ramon réparait les casseroles, les cuvettes et les faitouts percés. En face de chez Ramon, il y avait une barque retournée qui reposait sur quatre gros cailloux. Quand nous jouions à cache-cache, je me faufilais sous cette barque poussiéreuse, faisant fuir les chats du quartier qui venait dormir à l’ombre dessous.

-      Plus loin, sous la famille Lopez, vivaient les Mimoun une famille de Marocains originaires de Melilla, enclave Espagnole au Maroc, et leurs enfants, Kader l’ainé mon copain qui avait mon âge, Laouari, Salem et Malika la dernière. Mimouna la maman, confectionnait à quelques mètres de sa porte, un four avec de la glaise et de la paille et faisait chaque jour son pain traditionnel, "la torta". Parfois elle y faisait cuire de la viande, un gigot de mouton truffé d’ail et enduit d’une sauce épaisse sombre avec plusieurs épices. L’odeur était un peu forte, mais le gout était délicieux.

-      Juste après, dans une sorte d’alcôve troglodyte sans fenêtre, il y avait Zohra et Abdelhaman, un jeune couple avec leur bébé, leur nièce recueillie, un peu simple d’esprit qui avait toujours le moco qui pendait et Aïcha la mère de Zohra, une dame très âgée qui se déplaçait toute courbée et avait du mal à marcher.

-      Sous Madame Charlot, encore une dame âgée Madame Mimouna (une autre) avec son foulard en turban sur la tète et le front pour finir autour du cou et ses yeux maquillés de far à l’ancienne, qui lui donnait un air de panda non par coquetterie, mais disait elle parce que ce far à base de pierre pillée finement et mélangée avec des épices et plantes médicinales,  lui faisait du bien aux yeux. Une médecine ancestrale qui venait du Maroc ou du Pakistan. C’était le Khol !

     Elle avait deux garçons qui étaient adultes, l’ainé était marié avec une Française qui s’appelait Simone, toujours boudinée dans un tailleur gris qui lui arrivait sous le genou mais fendu sur le coté jusqu’à mi cuisse, en chemisier blanc qui serrait son opulente poitrine en faisant des ouvertures ovales entre deux boutons comme si le chemisier était prêt à éclater, laissant apercevoir ses dessous en dentelle. Elle avait toujours un sac à main verni en bandoulière. Chaussée de talons très hauts sans doute pour être à la hauteur de son mari qui était grand et sec. Simone riait tout le temps, sa grande bouche fardée en un grand coeur de rouge à lèvre qui recouvrait ses lèvres s’ouvrait pour montrer deux rangées de dents parfaites. C’était une femme un peu excentrique mais tellement gentille. Elle parlait tout le temps et lui qui était plutôt du genre silencieux, la regardait d’en haut en souriant. Un jour, son mari qui manipulait un vieux révolver tout rouillé, pour montrer à sa Simone que ce pistolet n’était pas dangereux, l’avait porté à sa tempe et il appuyait sur la détente. Le coup partit, il ne mourut pas, mais il resta le visage hébété en marchant à petits pas mesurés. Elle le tenait désormais par le bras sans jamais le quitter de ses yeux devenus tristes.

-      Puis sous l’épicerie de Madame Noury, il y eu la famille Quessada avec leurs deux garçons, ils partirent et furent remplacés par :

-      Philippe et Paquita (Françoise) Pastor un jeune couple, lui neveu de l’épicière, il avait un petit garçon tout blond qu’ils avaient appelé Philippe.

-      Sous la terrasse du bar des Gross, il y avait la famille Reyes avec leur trois garçons Manou, Jeannot et Toni et deux filles Jeaninne et Maguy la cadette. Monsieur Reyes était menuisier et réparait des bateaux. Il avait sa menuiserie attenante à l’appartement. En face de leur cour, il y avait la carcasse d’une grosse barcasse, qui était là depuis très longtemps, depuis au moins avant le remblaiement qui fit disparaitre les plages de la Joconde pour faire reculer la mer et qui gisait là comme le squelette d’un animal préhistorique, les cotes décharnées. Seule la proue était encore entière et me servait aussi de cachette, surtout quand ma mère me cherchait pour aller faire les courses. Je n’aimais pas ça.

-      Quand les Gross ont vendu leur bar, ils sont venus s’installer à la place des Reyes qui étaient partis peu avant. Peut être un peu poussés par la force des choses.

-      Mes parents, Henri et Carmen Burle avec leurs enfants venaient de Cité Longchamp. Je suis l’ainé, vient ensuite Henriette, José-Marie et Christian. Ma petite sœur Patricia est née à la Cité de Recasement.

C’est depuis ce quartier que j’ai appris à nager très tôt dans des circonstances assez bizarres et après un accident qui aurait pu finir dramatiquement pour ma famille. J’avais environ trois ans, avec Kader, le fils des Mimoun, nous allions au bord de la mer pas très loin, peut être à environ cent mètres du pas de notre maison. Ce jours là nous avions décidé de pécher et pour cela, nous avions attaché un bout de ficelle à un couvercle en bois de boite de camembert, mis quelques miettes de pain dessus et le tout à l’eau en tenant l’autre bout de la ficelle et si un petit poisson venait à pénétrer dans la boite, nous n’avions qu’à tirer. La bonne blague ! En nous déplaçant sur les rochers glissants, ce qui devait arriver, arriva. Je tombais à l’eau. J’étais pourtant très jeune, mais ça fait partie des souvenirs qui ne vous quittent jamais. Je me revoie encore, me débattant, essayant de m’agripper à une barque qui était là, mais elle était trop haute et mes petits bras d’enfant trop courts pour atteindre le rebord. L’eau remplissait mes poumons, je m’étouffais mais je me débattais comme un diable. J’avalais "trago sur trago" et il y avait toujours de l’eau. Je voyais la surface de l’eau, mais tout doucement, je m’enfonçais et ne voyais plus grand-chose ou peut être oui, les "gavinas" qui tournoyaient au dessus de ma tète qui poussaient un genre de cri mélancolique. Savaient elles que j’étais en train de me noyer ? Que j’allais mourir juste en dessous d’elles ?

A l’instant où je tombais dans l’eau, Kader courut jusqu’aux maisons pour alerter les voisins. Il ne leur fallut pas beaucoup de temps pour réaliser qu’un gamin était en train de se noyer et trois ou quatre hommes arrivèrent sur les lieux mais je ne bougeais déjà plus, j’avais perdu connaissance. André Cutanda, qui devint plus tard, le mari d’Yvonne Anselme, depuis la barque amarrée, me prit par le fond de ma culotte pour me ramener à terre, inanimé. Ca, c’est ce que me raconta ma mère, mais je me souviens, en ouvrant les yeux, apercevoir le garde champêtre, Monsieur Ufarte penché sur moi pendant que je vomissais les tripes à l’eau de mer. En me ranimant, je ne sais de quelle façon, le garde champêtre venait de me sauver la vie. J’étais miraculeusement, sorti d’affaire. Quelques jours plus tard, je barbotais entre les rochers et sur la plage de Roseville. Depuis, je sais nager.

 

Mais quelle frayeur pour ma mère, qui a du prier si fort, que j’ai l’impression que plus rien ne peut plus m’arriver, je suis devenu depuis, increvable et pourtant parfois quand je réalise combien de temps a passé depuis ma naissance, combien d’évènements ont jalonné mon passé, aujourd’hui je sais que le temps m’est compté et qu’un jour prochain, le plus lointain possible, je ne suis pas pressé, à mon tour le miracle de la vie s’éteindra.  

-      Les derniers de la Joconde basse étaient un couple sans enfant, Monsieur et Madame Jouan. Ils avaient une petite voiture marron claire, une Peugeot il me semble, et chose extraordinaire, ils avaient installé un autoradio. Elle, mourut dans cet appartement et lui partit peu après. L’appartement resta vide jusqu’aux inondations.

En mars ou avril 1956, un triste jeudi matin, (je m’en souviens précisément parce que j’étais à la messe du jeudi à huit heures, nous n’avions pas classe), un terrible orage s’abattait sur Mers-El-Kébir, toute l’eau du ciel en passant par la corniche se déversait comme des torrents par les escaliers dans le quartier bas de la Joconde, remplissant jusqu’à plus de deux mètres de hauteur les appartements obligeant les habitants à fuir. Nous fûmes recasés dans des appartements que la commune avait construits, comme un signe prémonitoire, sur la route du cimetière au dessus du quartier Saint Michel. L’ensemble de ces bâtiments alignés comme des barres fut baptisé pour la circonstance : La Cité du Recasement, la bien-nommée ! Ici démarrait une nouvelle vie, à commencer par effectuer ma première communion et ma communion solennelle.

Il ne restait plus à la Joconde, que la moitié de ses habitants

Plus tard quand l’indépendance fut déclarée, sous les autorités Algériennes tout le quartier  fut rasé.

Il ne reste aujourd’hui de la Joconde que le souvenir d’un quartier avec quelques photographies.

…………………………

J’ai pu écrire et décrire l’histoire du quartier de mon enfance grâce à mes souvenirs bien sur, mais aussi avec l’aide de quelques amis venus à la rescousse quand ma mémoire un peu fatiguée, m’a fait défaut et je les en remercie. Je pense bien sur à tous ceux qui font "le boulevard" sur le site de Mers-El-Kébir en général et en particulier à Françou le créateur du site pour les documents exceptionnels sortie de derrière les fagots, Kader l’Ambassadeur du Centre du Monde, notre Mek à nous puisque beaucoup d’entre nous s’y sont rendu en pèlerinage, qui possède mille trésors inestimables, à Alice, Marie-Jeanne, Yves, Nicole pour ses photos sortie d’un autre temps, Jeanne, Christiane pour ses jolies poésies, Martine, Oswaldo celui avec lequel j’ai usé mes fonds de culotte sur les mêmes bancs d’école, et les autres  et à mon amie d’enfance Huguette, celle que j’ai laissé petite fille et que j’ai retrouvé grand-mère plus d’un demi siècle plus tard.

Je l’ai écrit surtout pour mes enfants et mes petits enfants et ne représente qu’un paragraphe de seulement quelques années, mes jeunes années. Le reste de mon histoire, se construit doucement. Je veux qu’ils sachent qui je suis et d’où je viens. Un proverbe dit : "Il ne faut mesurer le travail qu’une fois la journée terminée et la tache accomplie". Ma journée a commencé un jour de mars 1946 et n’est pas encore finie. Il est dit aussi que tout est écrit d’avance et que rien n’arrive sans raison.

Parce qu’une histoire n’est jamais finie, il est fort possible que je revienne sur ce récit de temps en temps. Peut être m’en donnerez vous l’opportunité.

 

Antoine Burle le 28 janvier 2011 - augmenté en mai 2016

 

 

La Sardine - Plateau Saint Georges  

Plans réalisés grâce aux mémoires de Francis, Jackie, Odette et les autres ...

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Nouveau plan

Côté Mer

Maisons bord mer Maisons bord route . Direction . Maisons bord route Maisons côté colline

Côté Colline

       

Oran

       
       

Route

 

Escalier vers Roseville

 
  Guinguette Robin après 1955 Famille Robin       Epicerie arabe    
  accès plage       Grand jardin maison au fond Vonlanthen et Franck    
    Famille Milan          
    Famille Macio       Famille Saez (Olives)    
 

escaliers

           
  Stock du commerce Epicerie Tovar            
 

accès plage

           
  Famille Ramirez (coiffeur) Bar Pierrette            
 

accès plage

           
  Famille Conessa Famille Sanchez            
 

accès plage

     

Chemin menant au douar

 
    Famille Torres et Barrera            
  Guinguette Candela Famille Pons       Entrée vers famille Asencio  
 

Familles Garcia

Famille Mas       Famille Ripoll    
   

Famille Adzuar (Martoune)

Villa EVA familles Candela - Macio Vonlanthen -Sterchi       épicerie Cremades - Enderle puis arabe Famille Ruiz  
  Guinguette Jorro       Ecole Apprentissage Marine Famille Asencio Antoine  
 

accès plage

         
  Guinguette Robin Familles arabes            
 

Oued Merda

     

Oued Merda

 
        mur        
    Docteur Molinie  

mur

       
    Epicerie Parienty       Usine La Sardine Famille Leclerc  
 

accès plage

           
                 
  Famille Lopez Epicerie arabe            
  Famille Tormos Famille ?            
    Restaurant Escudier ex  Le Petit Marseillais            
 

passage vers port de pêche

  mur    
        Arrêt Sotac  
    Famille  de Ramon Garcia            
    Famille un policier avec 1 enfant            
   

Terre plein

 

Direction  Joconde

       
       

et MeK

       

 

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Roseville  

Centre de vie créé par Joseph Dolambi auquel il donne le prénom de son épouse, Rose.

 

 

Noms des familles de Roseville :

Manchon

Milan (Michel)

Béllino

Pons (Gilbert)

Soler (Aline )

Jirona (Miguel)

Tagliamonté (Danielle)

Adsuar (Joaquin)

Manssana (Café- Bar)

Les Roches Noires (boite de nuit) Néné, Nicolas

Rebora

Dahan (Aaron) époux de Maria Gonzalez

Maccio Antoine (joueur Marsa) et son épouse Raymonde Martinez

 

 

 

Cité Jeanne d'Arc - Tae Gruob City et Les Ozzaras  

Noms des habitants de Tae  Gruob city :

Arsens (Marie, Joseph

Berger (Café- bar) harraca, au décès de Mr berger, Mr et Mme Wolf (Mamfrid, Doris)

Coatrilleux (poste de police) remplacé par Pérez (Christiane, Renée, Nadine, Joseph)

Garcia Paco (Marie-Jeanne, Francis, Gabriel, Thérèse, Roger)

Gilabert (Jeannot,

Guttiérrez (Isabelle, Paquita, Juanico, Léonie, Lucie, François, Félix, Yvonnette)

Lozano (Antoine, Marie-lou, Christiane, Ghislaine, Francis)

Marcos (Augustine,) Poissonnier

Murcia (Joaquim, Jeannot, Manuel, Raymond, Virginie, Lydie)

Rossiqué (Félix, Henriette, Suzanne, Marie-France, Philippe, Gilberte, Jacqueline)

Sotto dit Radi (Marinette, Lucette, Carmen, Annie) marchand ambulant fruits et légumes

Scotto et Palma (Florine et son frère Michel) épicerie

Vives Joseph Manuel et son épouse Maria Dolores Marco avec leurs enfants

 

 

 

Cité Longchamp  

Liste des habitants de Cité Longchamp :

Baraquet (Lulu, Eugène, Milette, Albert,

Barthélemy (Pharmacien) à Mers-el-kébir

Après les Barthélémy une famille (de Toulon) dont le père était cadre ingénieur avec 4 ou 5 galons

Bayona (André)

Borona (Norbert, Yvonne, Pierrette qui était muette)

Cadenas (Francine, Eugène, Lola,

De verra (Jean-Yves, Claude)

Fieschi  ancien maire de Mers-el-kébir

Gomez (Ninou et Yvon)

Gonzaga Lucien avec 3 enfants dont Lucien, Madeleine et Raymond

Hugon  (Michelle, Claude)

Ybanez (Gérard, Claude, Alain, Annie)

Martinez, famille diablo (Marcel, Ignace, Jésus, Antoine, Alain, Yvonne, Hélène, Claudine)

Mira Alfred  et Angèle (enfants : Francis, Julien, Marie-Thérèse, Olga et Arlette)

Miravalles (Joseph, Joaquin, André, Janine, Marie-France)

Molina Louis dit Louissico

Navarro (Jacqueline,

Ortéga (Francine, Arlette)

Après les Ortega, successivement : Famille Montfollet puis famille Favet (de Brest) puis un jeune couple sans enfant, lui militaire.

Ortiz dit tonton (André, Marcelle, Daniel, Chantal)

Palomo (Dédé, Pierrot, Huguette, Yvonne)

Famille Gomez avec 2 garçon dont Ninou

Sanchez (Raymond, Odile, Jean-Pierre, Marinette, Angelou)

Scala (Monique, Coco, Serge,

Schaal  Louis et SCHAAL Térésa née ONTENIENTE

Succoja  Antoine (que tout le monde appelait Joseph) et SUCCOJA Marie Thérèse née SCHAAL

Succoja Jean-Louis et SUCCOJA Michèle

 

**************************************************************** 

Noms ajoutés mais dont je ne connais pas la partie du village habité.

Benarros

Garcia Joseph et son épouse Ruiz avec les enfants, Angèle, Raymond, Joseph, Christian

Martinez avec René, François et une soeur ?

Rebora

Epicerie Blasquez tenue par la soeur de Milico

 

 

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Saint Jérôme  

 

 

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Sainte-Clotilde  

 

 

Sainte-Clotilde

Centre de vie créé en 1864 par le Baron Claude Théodore Garbe (ancien préfet d'Oran), il lui donne le prénom de la fille de sa gouvernante, Clotilde, qui sera son héritière.

 

Liste des habitants du village de Sainte-Clotilde établie par Raymond Murcia  avec l'aide d'Alice et Lucien, Régine, Roger et Jean-Yves et les autres. Merci ...

Ecole de Sainte Clotilde :

Directeur : Mr  Pinéda –remplacé par Mr  Mas jusqu’en 1965

Instituteurs: Mr Chapuis - Mr Giovannetti – Mr Pin

Institutrices : Mme Davila—Mme Harraca---Melle  Salignac (épouse Giovannetti)

 

                                            Liste des HABITANTS DE Sainte Clotilde le haut :

Acosta

Ambrosino

Astruch

Belmonté (Jeannot)

Bernabeu

Cano

Castelli R (acteur de cinéma)

Cerdan

Chevalot (Jean-Paul, Hubert, Henri ???

Couniot – Docteur qui possédait une clinique à Oran

Correas Thérèse et sa fille Augustine (couturière)

Davila (Catherine, Michel-Pierre) institutrice

De Céglie (Annie, Régine, Denise,

Font Antoine (père de Marie-Christine) qui tenait la forge avec son frère

Font François et André (épouses : Marinette & Carmen Sotto)

Fougère, (Mme était à la direction de la Getman)

Frendé

Garcia (Raymond, Francis,

Gil (Christiane, Aniel, Jeannot)

Harraca  (institutrice)

Herbulo

Hernandez

Lami

Lopez (Mauricette, Charlette,

Lopez (Roland, Janvier)

Marin R

Marietta –épicerie

Mas (Christine, Régine, Martine)

Munoz

Pastor (Antoine, Richard, Claude, Roseline) ils avaient des chèvres et vendait le lait.

Pédro (famille de fermier

Pinéda (Michel, Danielle, Pierre) le père était directeur d’école

Pramil  Y

Ricco  Raphaël dit Falou et son épouse Thérèse (Geneviève, Raphaël,

Rico André et son épouse Antoinette Munos

Robles

Roll Charles et son épouse Palacio Marie Louise ainsi que les enfants, Marie-Jeanne, Sylvie, Geneviève et jacqueline.

Simon (Pierrot,) famille de fermier

Sierra (Guy, Paulette

Sierra Emile

Soler (Gérard,) famille de fermier

Soria

Terlier (Directeur de la Getman)

Villegas F

La Péréjil ??? Nom de famille

 

                                                  Noms des habitants de Sainte Clotilde le bas :

Aldeguer André

Almodovar (Jean-Claude, Serge,) épicerie

Blasquez (Milico) café-bar et une épicerie tenue par sa mère et sa sœur Consoline

Candel (Francis, Danièle)

Conessa (épicerie)

Delgado  Emile

Dominguez

Esposito Antoine dit Pitchounet, Garcia Marie Jeanne, enfants Patrick, Agnès et Marie Josée

Garcia (Marie-Jeanne)

Guzzi (Jean)

Hernandez

Heintz (épicerie)

Lopez (épicerie)

Lupion  (Robert,

Martinez Joseph et son épouse Emma avec les enfants Geneviève, Georgette, Francis, Jean-Claude, Brigitte, Gérard, Bernard et Hervé

Martinez (Maryvonne, Ghislaine, Marcel, Georges, Alain)

Martinez Martine

Mas et Saint Dizier (Jean-Marie,  boulangerie

Moréno (Robert,

Pardo (Jeannot, Jacky)

Ricco Marinette (café-bar) qui était voisine des Tari et Almodovar

Saez (Amandine, Sylviane, Jean-Claude)

Soltier

Tari - surnom El manco (Antoinette, Joaquin

Thibult

Le coiffeur François Ramirez

Le cantonnier qui était voisin de l’épicerie Conessa : Munos Joseph dit Vincent

                                                  

                                                  

Voir aussi Sainte Clotilde Aujourd'hui avec son fort

 

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Cité Borie    

En attente:  Famille Chicot

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Bloc 1

 

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Bloc 2

 

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Bloc 3

 

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Bloc 4

 

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Bloc 5

 

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Bloc 6

 

 

Cité du Recasement    

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Rue 1

 

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Rue 2

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Murcia

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Paniagua

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Gutierrez

 

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Rue 3

 

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Rue 4

 

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Rue 5

 

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Rue 6

 

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Rue 7

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Burle - Torres

 

 

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Les Fermes    

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Ferme Margail

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Ferme des Zouaves

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Ferme du Légionnaire

 

 

Ferme Margail 

Située au dessus du cimetière, vers la droite en montant, elle a servi d'abri pendant les attaques de juillet 40

 

Ferme des Zouaves ou ferme Garcia 

Située en face du cimetière, à côté de la briqueterie

Familles Garcia, Ferrer

La ferme des zouaves se trouvait vers la briqueterie du haut. j'étais toujours avec mes grands parents à la ferme. Donc je descendais très peu au village. Pour descendre on prenait un chemin le long de la corniche. Il me semble. Ma grand mère allait souvent au marché.

José Fernandez né a Mers El Kébir a la ferme des Zouaves, mes grands parents s'appelaient Garcia Adrien et Isabelle.
 

La ferme des Zouaves, que l' on appelait aussi ferme Garcia ,ici nous les anciens pour situer l'endroit on dit toujours "ferme Garcia",,moi tout petit je me souviens qu' il y avait des vignobles et des champs de blé dans lesquels on allait cueillir les coquelicots et les glaïeuls.

Kader

je suis né la ,dans une chambre qui se situait au 1 étage.je me rappelle qu il y avait des champs de blé a droite de la ferme.quand le vent soufflait sur les blés on aurait dit la mer. a gauche il y avait les vignobles  j ai l image de mon grd père qu il sulfatait les vignes.a cote de la maison il y a un bassin et un figuier ou je montait les manger.et ce grd pigeonnier.peut être que les personnes qui étaient et habitaient  dans la ferme sont toujours la.dans la cour il existait un four a pain.je mangais un peu de ce pain.que de souvenirs.........

José

 

malheureusement la ferme n' est plus ce qu' elle était et c' est d' autres gens qui occupent les lieux et ce nesont même pas des anciens de Kébir, et les terrains ont servis a de nouvelles constructions (HLM et maisons individuelles).

Kader

 

Ferme du Légionnaire ou ferme Mouchilno 

        Situé presque en arrivant au Coyao, elle appartenait à la famille Longchamp

 

        Ferme Huertas

 

        Ferme de l'Italien

 

 

 

Kader   en situant sur le plan ,la ferme des zouaves tu m'a fait refaire le parcours de chasse de ma jeunesse, avec le sloughi de mon pére,il y avait la ferme margail, au dessus la ferme mouchilno devenue maison de repos des légionnaires la ferme oueltas(au rocher il y avait une madone)au dessous il y avait une source plus bas la ferme de l'italien (c'etait les limites de mers el kébir ) au dessus le plateau bel horizon( mon pere me disait ont va chasser a bois chéria).  Claude

Cet itinéraire je l' ai emprunté en accompagnant quelques fois Papa , le sloughi (lévrier) etait réputé et l' est toujours,l' ennemi n° du chacal et pisteur de lièvre(il court aussi vite) et du porc-épic. Je me souviens qu' ils utilisaient aussi le furet pour déloger le gibier de son repaire.
De la ferme Huertas ,j' en ai gardé de bons souvenirs sans oublier celle de l' Italien (c' est comme ça que j' entendais les grands l' appeler,il possédait de magnifiques vergers avec des orangers et des clémentiniers ,pour la source qu' ils utilisaient pour l' irrigation,je ne sais pas si tu te souviens dans la grotte d' où elle résurgeait il y avait un système de ballastage tout en laiton (pour ne pas rouiller)pour récupérer l' eau et la déverser dans les rigoles,quand j' était pour moi c' était un jeu,mais une fois grand et revoyant ce système ,je me suis dit qu'a l' époque  il fallait y penser .  
Sur le plateau de Bel Horizon ,effectivement il existait(et toujours) un endroit appelé BOUACHERIA du nom d' une petite tribu a qui appartiennent les terrains et de là il y a la route qui mène jusqu' à la grotte de la Vierge de Misserghin et la forêt de M'sila. Kader
 

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Ferme des Zouaves 1 (merci Kader)

Ferme des Zouaves 2 (merci Violette)

 

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